Votre enfant pleure ou crie la nuit ? Il s'agit probablement de cauchemars. Rassurez-vous, tout cela est normal et fait partie de son développement. Explications.
Nombreux sont les parents qui s'inquiètent de voir leur enfant se réveiller en pleurs, affolé, toutes les fins de nuit ou presque. Pourtant, les cauchemars, produits lors de la phase de sommeil paradoxal, font partie du développement psychique normal de l'enfant entre 2 et 6 ans. Les pleurs traduisent son angoisse, l'enfant ne sachant pas si ce qu'il vient de vivre appartient ou non à la réalité.
Un mécanisme de défense
Fréquents à cet âge-là, les rêves terrifiants correspondent à un mécanisme de défense. Ils permettent à l'enfant de construire sa personnalité, d'être confronté à des sentiments de peur, de se libérer de ses angoisses et de la tension générée par al journée à l'école, synonyme pour lui de séparation d'avec ses parents, sans parler des changements (déménagement, arrivée d'un petit frère, changement d'école...), des disputes au sein de la famille, de l'entrée en maternelle, souvent très inquiétante pour l'enfant, et bien entendu des images violentes vues à la télévision.
Ne pas confondre cauchemars et terreurs nocturnes
Au contraire des cauchemars, qui surviennent plutôt en fin de nuit, les terreurs nocturnes produites lors de la phase de sommeil profond surviennent en début de nuit, et ce, dans les trois heures qui suivent l'endormissement. Elles se manifestent par une agitation dans le sommeil et des hurlements parfois. Mais là où le cauchemar réveille l'enfant, la terreur nocturne se solde par une agitation, sans réveil, l'enfant retrouvant le calme et un sommeil apaisé. Ne le réveillez donc pas, car les terreurs nocturnes ne correspondent pas à une angoisse et le réveiller risquerait de l'inquiéter plus qu'autre chose. Enfin, contrairement aux cauchemars, la terreur nocturne ne laisse aucun souvenir au réveil.
Des peurs à tout âge
La peur fait partie intégrante de la vie de l'enfant. Ce peut-être, avant 6 mois, la sonnerie du téléphone ou le bruit de l'aspirateur, et la peur du visage inconnu vers 8 mois. Entre 2 et 6 ans, en revanche, les animaux, monstres ou êtres surnaturels (serpents, loups, araignées, ogres, sorcières...), les éléments naturels (tonnerre, orage, éclair...) et enfin l'obscurité constituent des motifs fréquents de cauchemars. Plus tard, la peur de ne plus être aimé, de l'abandon, de la mort, de la maladie pour soi ou pour ses proches vient prendre le relais.
Rassurez votre enfant
L'enfant qui fait des cauchemars a besoin d'être rassuré pour se rendormir apaisé. Il faut le rependre dans ses bras, lui parler calmement, lui expliquer que les parents sont de taille à le protéger. Mais attention à ne pas accroître involontairement le problème : des parents trop inquiets ou super-protecteurs risquent de favoriser l'installation des peurs. Il faut aussi lui faire raconter son cauchemar au réveil ou dans la journée, et tenter de le dédramatiser et de relativiser son contenu, sans en minimiser l'impact angoissant. Le pire serait de l'ignorer. Enfin, lorsque le cauchemar est récurrent, il ne faut pas hésiter à consulter un psychologue. Il est recommandé de ne pas recourir aux calmants, qui ne résoudront pas le problème en profondeur. La veilleuse est un autre bon moyen pour l'enfant de se rassurer pendant la nuit.
Le jeu comme thérapie
Faites jouer votre enfant ! En effet, le jeu fournit un espace symbolique à l'enfant lui permettant d'expérimenter la peur, de la surmonter en élaborant des stratégies, en toute sécurité et dans le rire. L'enfant va s'inventer des situations imaginaires dans lesquelles il va apprendre à gérer cette réalité. C'est tout l'intérêt également des contes, où les fées, monstres et sorcières vont lui donner l'occasion d'exorciser ses peurs.